de la dissidence à la présidence tchèque, parcours du dramaturge Václav Havel
La Terre d’Havel, c’est une invitation à un voyage dans la vie d’un homme, dramaturge, dissident, amateur de musique, amoureux, prisonnier qui devient président : Václav Havel. Son parcours, page de l’histoire de l’Europe contemporaine, nous entraîne en dissidence et raisonne étrangement, plus de quarante ans après, avec les questionnements de notre époque.
A la voix d’Havel, se joint celle de sa femme Olga, point d’ancrage vital d’un Havel emprisonné. Les deux artistes se répondent par des « vocalises » passionnées, littéraires et politiques. Olga devient la matérialisation d’une pensée enfermée et il nous faut la regarder en miroir pour lire au plus près d’Havel. Chacun va résister à sa manière dans des lieux distincts. Il s’agira de faire face à la répression comme à la séparation tout en continuant à œuvrer avec soif de vivre.
Leur dissidence se heurte à un juge tout à la fois complice et victime du régime totalitaire. Quelle place pour les individualités dans cette « machine grondante et puante » ?
Entre humour et gravité, la compagnie Terre Contraire met en lumière les vies de Václav Havel : celle de dramaturge reconnu, celle de dissident aux nombreuses actions décisives, de prisonnier et enfin de premier président élu de la république tchécoslovaque puis tchèque. Sa voix/ voie résonne à partir d’extraits de pièces de théâtre, de lettres écrites à sa femme Olga durant ses années d’emprisonnement et de ses discours prononcés en tant que dissident ou président. Terre Contraire invite les spectateurs à un voyage en Terre d’Havel autour d’éléments clés porteurs d’une profonde humanité et brûlants d’actualité :
Des thématiques modernes
Václav Havel s’interroge sur le désir effréné de consommation, les dégâts issus de l’agriculture intensive, la déshumanisation de l’homme moderne, une science sans conscience… autant de thématiques d’une grande richesse pour penser notre monde moderne. « La tragédie de l’homme moderne n’est pas qu’il en sache de moins en moins sur le sens de la vie mais que cela ne le dérange presque plus. », « L’éloignement général par rapport à l’être est un terrain propice à toutes sortes de fanatisme ».
Les actes culturels comme vecteurs de conscience sociale
Sa vie et son œuvre sont représentatives du sens que le théâtre peut avoir, de la puissance et la portée d’un acte spirituel et culturel sur le monde. « Dans le théâtre qui m’intéresse, le public devient l’acteur d’une exploration inattendue et surprenante. Ce genre de théâtre […] nous stimule à participer à un voyage aventureux vers une compréhension plus profonde […] de nous et du monde ».
Des notions vives : espoir – patience – résistance
Au cours de son chemin de dissidence et de détention, Václav Havel questionne, doute, fléchit mais jamais ne casse et garde toujours espoir. « Résister en disant la vérité est une question de principe, tout simplement parce qu’on doit le faire ».
La responsabilité de chacun dans la marche du monde
Havel fait appel à la responsabilité de chacun, comme point de départ d’une prise de conscience collective, seule capable de sortir le peuple de la crise sociale. Résister dans la vérité, avec humilité et éthique que l’on soit homme politique, journaliste, citoyen… « La confiance entre les hommes ne sera pas rétablie tant qu’existera l’abîme effrayant entre les paroles et les actes. Et il existera tant que ne changera pas radicalement, je dirais de façon révolutionnaire, la structure même et l’âme de l’humanité d’aujourd’hui. […] qui sait combien de cataclysmes horribles devront encore se produire avant qu’un tel sens de la responsabilité soit admis ? »