Dans le cadre de son « PROJET ARTISTIQUE ET PÉDAGOGIQUE 2018-2019 »,
la compagnie Terre contraire présente, à guichet fermé,
sa pièce “La terre d’Havel” aux lycéens du groupe scolaire VIALA-LACOSTE
à Salon-de-Provence.
« Si l’humanité peut espérer un avenir favorable,
cet espoir repose surtout dans l’éveil d’une responsabilité générale
dont les racines s’ancrent infiniment plus profond
que dans le monde des intérêts transitoires et temporaires »
Václav Havel
À l’occasion des 30 ans de la chute du Mur de Berlin en 2019, la Cie de théâtre Terre Contraire se propose de faire tomber le quatrième mur.
Pour cela, elle met à disposition son spectacle La Terre d’Havel – Création Festival Off Avignon 2017 – qui retrace le parcours du dramaturge dissident tchécoslovaque Vaclav Havel devenu Président en 1989 après plusieurs années de prison.
Le quatrième mur, c’est aussi ce bel exemple de fraternité autour de la culture que propose l’écrivain Sorj Chalandon dans son roman éponyme : « L’idée de Sam était belle et folle : monter l’Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. »
Pour ce projet, le parallèle entre la chute du mur de Berlin et la chute du quatrième mur vise :
- une démarche participative favorisant l’ouverture sur l’autre (altérité) : découvrir comment prendre en main un projet culturel pour en devenir acteur dans un engagement collectif.
- une démarche d’ouverture favorisant la connaissance de soi : développer la création et l’expression artistique par l’accès à la culture, ici à travers le monde du théâtre.
Ce projet est en direction d’acteurs du réseau éducatif et social local dont les publics peuvent être concernés :
- Établissements scolaires
- Organismes socio-éducatifs (CCAS, MDA, OF d’insertion…)
- Centres pénitentiaires
- Etc.
Que signifie la mise à disposition de ce spectacle existant ?
- Sur le plan artistique, chute du quatrième mur :
Prise en main du spectacle par différents publics dont ceux « éloignés » de la culture théâtrale afin de faire œuvre collective. Ceci, sous les différents angles à disposition dans les métiers du théâtre : l’envers du décor, la création et le montage d’une pièce, le travail sur la lumière, le texte, les images, le son et la musique sont autant d’outils à découvrir pour se révéler, se découvrir et s’exprimer.
- Sur le plan pédagogique, chute du mur de Berlin :
Montage de projets pédagogiques à partir d’un dossier étayé autour d’éléments historiques, culturels, géopolitiques en lien avec la période de la chute du mur de Berlin.
Les thématiques développées par Václav Havel sont d’actualité
Václav Havel s’interroge sur le désir effréné de consommation, les dégâts issus de l’agriculture intensive, la déshumanisation de l’homme moderne, une science sans conscience… autant de thématiques d’une grande richesse pour penser notre monde moderne. « La tragédie de l’homme moderne n’est pas qu’il en sache de moins en moins sur le sens de la vie mais que cela ne le dérange presque plus. », « L’éloignement général par rapport à l’être est un terrain propice à toutes sortes de fanatisme ».
- Les actes culturels comme vecteurs de conscience sociale
Sa vie et son œuvre sont représentatives du sens que le théâtre peut avoir, de la puissance et la portée d’un acte spirituel et culturel sur le monde. « Dans le théâtre qui m’intéresse, le public devient l’acteur d’une exploration inattendue et surprenante. Ce genre de théâtre […] nous stimule à participer à un voyage aventureux vers une compréhension plus profonde […] de nous et du monde ».
- Des notions vives : espoir – patience – résistance
Au cours de son chemin de dissidence et de détention, Václav Havel questionne, doute, fléchit mais jamais ne casse et garde toujours espoir. « Résister en disant la vérité est une question de principe, tout simplement parce qu’on doit le faire ».
- La responsabilité de chacun dans la marche du monde
Havel fait appel à la responsabilité de chacun, comme point de départ d’une prise de conscience collective, seule capable de sortir le peuple de la crise sociale. Résister dans la vérité, avec humilité et éthique que l’on soit homme politique, journaliste, citoyen… « La confiance entre les hommes ne sera pas rétablie tant qu’existera l’abîme effrayant entre les paroles et les actes. Et il existera tant que ne changera pas radicalement, je dirais de façon révolutionnaire, la structure même et l’âme de l’humanité d’aujourd’hui. […] qui sait combien de cataclysmes horribles devront encore se produire avant qu’un tel sens de la responsabilité soit admis ? »